American Century de Howard Chaykin, David Tischman, Marc Laming et John Stokes

Cover for American Century (DC, 2001 series) #1 - Scars and Stripes

 

Commençant en 1949, cette série criminelle et glamour à la James Ellroy, scénarisée par le légendaire Howard Chaykin, avec l’aide de David Tischman, conte les tribulations d’un vétéran de la deuxième guerre mondiale, Harry Block. Ancien pilote de l’air, Harry ne se satisfait pas du contexte politique de l’après-guerre ni de son retour à la vie civile. Se faisant passer pour mort, il largue tout et part en Amérique du Sud sous une nouvelle identité, celle de Harry Kraft.

Pensant couler une vie tranquille à boire de l’alcool, lire des livres et coucher avec des femmes, Harry se fait rattraper par son passé, se retrouvant en plein milieu d’un conflit entre le gouvernement du Guatemala, les communistes et la CIA. Victime d’un chantage, il se voit contraint d’assassiner Rosa de Santiis, une leader d’opposition. Il finira par contourner son destin avant de disparaitre à nouveau. De retour aux États-Unis, devenu blond et anonyme gardien de nuit de studios de cinéma, il ne tarde pas à se retrouver dans les ennuis jusqu’au cou.

Exercice périlleux que le traitement de ce genre de personnage, l’anti-héros beau gosse et aimant à problèmes. Mille fois traité en littérature ou au cinéma, cet homme viril et blasé à la fois peut vite devenir redondant et inintéressant après quelques aventures. Sauf que Chaikin sait y faire avec ce genre d’oiseau, s’arrangeant pour le confronter avec la lie de l’humanité tout en n’oubliant pas d’y ajouter quelques femmes fatales. Autre fait important révélé par David Tischman, Harry Craft existerait vraiment et ce comic ne serait que la transposition graphique à peine iconisée de sa vie. Vrai ou faux, voilà qui rend l’ensemble plutôt savoureux.

Cover for American Century (DC, 2001 series) #5

Niveau graphisme, c’est Marc Laming, encré par John Stokes, qui dessine la plupart des épisodes, son style fin et réaliste, bien qu’un peu figé, donnant une atmosphère assez froide et plutôt bienvenue à l’ensemble. D’autres illustrateurs viendront participer a American Century, dont Warren Pleece, Dick Giordano, John Severin et Ian Medina. Luke Ross, arrivé pour fêter la première année de publication du titre, deviendra le dessinateur principal de American Century jusqu’à la fin, l’encrage de John Stokes assurant une constante graphique tout le long de la publication, Marc Laming revenant brièvement signer quelques épisodes au milieu.

Les couvertures étant toujours très importantes, je me dois d’en parler au vu de l’excellence qui caractérise celles de cette série. Howard Chaikin, artiste complet, en signe plusieurs dès le début, laissant bientôt la main à John Van Fleet, virtuose du photo réalisme à l’aquarelle. Glen Orbik et ses peintures laissera également une belle empreinte 50’s, rappelant les pin-ups de cette glorieuse époque. Même constat avec Jim Silke, fan de Bettie Page venu apporter sa touche vintage à l’édifice.

Durant deux ans, la série, va suivre le périple de Harry, passant de Hollywood à la route 66 puis Chicago et enfin New York, Chaikin posant un regard implacable sur la culture des années 50, détruisant méticuleusement le rêve américain en anéantissant tout les tenants s’y rapportant, le tout en mettant de très belles femmes dans les bras de son héros. La série s’arrête au numéro 27, Harry devenant Dr. Dream, un redresseur de torts qu’il a crée pour une bande dessinée. Une manière légère de conclure une aventure qui aura laissé pas mal de personnages et d’illusions sur le carreau. Les neuf premiers épisodes ont été publiés dans ces deux volumes: Scars & Stripes et Hollywood Babylon.

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Cover for American Century (DC, 2001 series) #2 - Hollywood Babylon

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