TU TE SOUVIENS DE WORLD PARTY?!

1993, la brit pop (emmenée par des groupes tels que Blur et Suede) n’en est encore qu’à ses balbutiements lorsqu’une drôle de chanson, légèrement mélancolique et visiblement d’influence Beatles et Beach Boys, déboule à la radio, devenant un hit instantané; son titre: »Is it Like Today? ».

J’avais vingt ans à l’époque. Je ne savais pas encore que j’aimais les Beatles et les Beach Boys (préférant écouter les Rolling Stones) et World Party est vite devenu la bande-son de ma drôle de vie de l’époque (sans emploi pour la première fois après mon renvoi de l’armée).

M’intéressant de plus près à ce drôle de groupe, je me rendis compte assez rapidement qu’il était principalement le jouet d’une seule personne: Karl Wallinger, ancien membre des Waterboys et artisan du premier album de Sinead O’Connor (qui lui rendit la pareille en chantant sur les deux premiers World Party).

Evidemment, après l’acquisition de l’album  »Bang! » et les quelques papiers fort élogieux parus dans la presse spécialisée, je n’ai plus entendu parler de World Party passé un deuxième single bien rentre-dedans:  »Give It All Away ».

Je me souviens quand même qu’en 1997, Rock & Folk (ou Best, probablement les deux) avaient chroniqué l’album  »Egyptology » que j’oubliais d’acheter, obnubilé que j’étais pas The Verve et autres Oasis. Mal m’en a pris. Inspiré par la perte de sa maman,  »Egyptology » fut un véritable bide commercial, ce qui termina de faire tomber Karl Wallinger dans la dépression.

Le fait que Robbie Williams reprenne une des chansons de ce disque pour en faire l’un de plus grands tubes de sa carrière en 1999 n’a probablement pas du beaucoup aider Wallinger à remonter la pente (mis à part les droits d’auteurs exorbitants qu’il a dû toucher et le Ivor Novello Award reçu en 97). La chanson? Il s’agit de  »She’s the One », dont l’interprétation fabuleuse chez Jools Holland marqua mon ultime souvenir de World Party jusqu’à aujourd’hui.

Victime en 2001 d’une rupture d’anévrisme (qui le laissa provisoirement muet), Karl Wallinger mit cinq ans à s’en remettre, retrouvant la scène entre 2006 et aujourd’hui.

2012 vit la sortie d’une box monumentale nommée  »Arkaeology » et contenant 70 titres sur cinq cds. Loin d’une anthologie, ce disque regorgeait de nouveautés, d’inédits, de live (studio et concerts), covers et autres b-sides. Bref, clairement de quoi rattraper le temps perdu.

Comme c’est souvent le cas avec ce genre d’artiste discret, les médias généralistes ne firent par grand bruit du retour de World Party, préférant s’intéresser aux dernières chèvres chantantes des télé-crochets habituels. Une preuve de plus que même la pop music peut être alternative, surtout quand elle est bien faite.

http://www.worldparty.net/

 

 

 

 

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