KEREN ANN, UNE BIOGRAPHIE POUR DISPARAÎTRE DANS NOLITA

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Née le 10 mars 1974 en Israel, Keren Ann Zeidel, fille d’un père israélien, d’origine russe et polonaise, et dune mère hollandaise, d’origine indonésienne, est bercée très tôt par la musique yiddish, le folk américain et la variété française.

Elle commence dès l’adolescence à écrire des chansons. Après son bac, la jeune fille, élevée avec son frère et sa sœur, aux Pays-Bas et à Paris, cumule les études : philosophie, psychologie, informatique, etc. Elle se cherche, mais exerce toujours sa première passion, à savoir l’écriture.

Après avoir participé au groupe Shelby en 1998, elle écrit et compose en 2000 une grande partie de l’album « Chambre avec Vue  » pour le crooner Henri Salvador, relançant la carrière de ce dernier de façon exceptionnelle.

Mais c’est avec son premier album, « La Biographie de Luka Philipsen » (écrit en collaboration avec Benjamin Biolay) qu’elle se fait véritablement connaître du public la même année. Léger et rempli d’une douce amertume, ce disque éthéré (écrit en hommage à sa grand-mère, Louise Philipsen, ainsi qu’à Suzanne Vega pour son titre « Luka ») devient rapidement culte pour toute une génération de romantiques, la voix de Keren Ann appelant à la mélancolie hivernale. De « Dimanche en Hiver » à « Aéroplane » en passant par « Sur le Fil », l’album distille un spleen parfait, rappelant Portishead, Lisa Germano ou encore Lauren Hoffman.

Une tournée conduit la jeune interprète au Zenith puis à l’Olympia de Paris pour des premières parties de prestige du vieux crooner. A la fin de l’année, elle se produit au festival des Inrocks, puis s’envole en Thaïlande avec Benjamin Biolay pour retrouver l’inspiration loin des médias.

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En 2001, sa nomination aux Victoires de la Musique dans la catégorie du « Meilleur Espoir féminin » en reste à ce stade. Mais l’artiste se trouve quand même récompensée puisque « Chambre avec vue » reçoit le prix de l’album de l’année.

Avec le chanteur octogénaire, Keren Ann poursuit sa collaboration en faisant la première partie de son Olympia. Le plus grand de ses bonheurs a lieu dans cette mythique salle parisienne quand elle se produit, en juin, avant Suzanne Vega, l’une de ses plus grandes influences.

En 2002 paraît « La Disparition », son second opus studio. Cet album à la magnifique pochette violacée, plus folk que le premier, reste mélancolique, à l’image de titres comme « Le Sable Mouvant », Surannée » ou encore le jazzy « Ailleurs ». Les arrangements du taciturne Benjamin Biolay ajoutant à la tristesse ambiante de l’album qui voit aussi la participation d’Erik Truffaz. La même année, Keren Ann parcourt les scènes françaises et fait son premier Olympia en tête d’affiche.

En 2003, elle sort son troisième album complètement en anglais, « Not Going Anywhere ». Ce disque aux sonorités folk et anglo-saxonnes de son enfance à la particularité de reprendre quatre titres de  »La Disparition » en version anglaise, le reste étant composé de nouveaux titres, dont plusieurs composés en compagnie de Bardi Johannsson (Bang Gang), fidèle collaborateur à venir.

Nommée dans la catégorie « Artiste féminine de l’année » aux Victoires de la Musique, Keren Ann repartira une nouvelle fois sans la prestigieuse récompense.

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La même année, elle s’associe à Bardi Johannsson pour créer le projet Lady and Bird, un disque où les deux comparses interprètent des chansons mettant en scène deux personnages mignons dans un univers dépressif et sans espoir. Faux disque pour enfants, ce projet aura droit à une promotion tout aussi originale

 »Not Going Anywhere n’étant sorti aux Etats-Unis qu’en 2004, elle y donnera une série de concerts pour le promouvoir, devenant rapidement la nouvelle sensation du moment. Restant à New York, elle y termine l’enregistrement de son quatrième opus débuté à Paris.

Chanté en français et en anglais,  »Nolita » (pour « North of Little Italy », zone au sud de Manhattan ayant perdu ses caractéristiques italiennes avec l’arrivée des yuppies ) s’avère être un diamant noir, magnifié par un titre éponyme hanté semblant tout droit sortit d’un album de Stina Nordenstam. Ce sera un échec commercial en France. Un dvd live enregistré à la Cigale, prévu un temps, sera annulé par sa maison de disques sans autre raison.

En 2007, Keren Ann sort un album sans titre voyant les participations du flûtiste de jazz Magic Malik et d’Albin de la Simone. Le succès est cette fois au rendez-vous, les radios diffusant plus facilement les singles  »Lay Your Head Down »,  »It Ain’t No Crime » et  »In Your Back ».

 »101 » est publié en 2011. Nettement plus sophistiqué, ce disque montre l’artiste sous une nouvelle facette, plus sensuelle et plus intimidante que par le passé, comme en attestent son look d’espionne sexy sur la pochette et le single de  »My Name is Trouble », premier titre de la chanteuse à franchir le top 100 français, le grand public l’ignorant jusqu’alors presque totalement.

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Le mois de juillet 2012, elle accouche de son premier enfant, une petite fille qu’elle nomme Nico.

En 2013, le film israélien Yossi du réalisateur Eytan Fox reprend passablement de chansons de Keren Ann, l’artiste y apparaissant même sous son propre nom pour y interpréter des titres du patrimoine de son pays.

L’industrie de la musique vivant une crise mondiale qui affecte en premier les artistes indépendants, Keren Ann décide en 2014 de propose un financement participatif à son public pour l’élaboration de son prochain album, ouvrant une page sur le site Pledge Music.

Il faudra attendre 2016 pour que l’artiste fasse son retour chez Polydor avec l’album  »You’re Gonna Get Love », dédié à son père, Dan Zeidel, qu’elle a perdu entre-temps. Le single  »Where Did You Go » parle à la fois de son papa et de sa jeune fille Nico.

Etant sur le point de finaliser le mixage de son dernier opus studio, elle en a déjà révélé le titre,  »Bleue ». Tout un programme en perspective.

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http://kerenann.com/

 

 

 

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