DAREDEVIL #1 PAR CHIP ZDARSKY ET MARCO CHECCHETTO

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Après la lecture, au combien pénible, de cet énième relauch de l’homme sans peur, j’avais plus ou moins décidé de ne pas en parler et de faire comme si il n’existait pas, Marvel Comics étant devenu coutumier de relancer ses séries en permanence sans jamais leur donner le temps de trouver leur rythme, histoire de noyer le marché avec d’inutiles numéros 1 aux multiples couvertures et de titiller le côté spéculatif d’un certain public toujours friand de cet exercice.

Et puis je me suis rappelé d’une chose importante, en tout cas à mes yeux, à savoir que Daredevil, toutes périodes confondues, est sans le moindre doute le meilleur titre publié par Marvel Comics depuis plus d’un demi-siècle, tant d’un point de vue narratif que graphique. Ce qui méritait bien un petit coup de gueule au vue de cette pitoyable excuse pour un retour aux sources qui nous est servie ici.

A première vue, l’idée de confier les rênes d’une nouvelle série mensuelle de tête à cornes au scénariste prodige de Sex Criminals (Image Comics) semblait une excellente idée, Matt Murdock (Daredevil) étant l’un des premiers super-héros à avoir eu une sexualité active, cette dernière étant même devenue un ressort narratif et dramatique de ses aventures, les femmes couchant avec lui finissant souvent mal par la suite. Le souci, c’est que Chip Zdarsky tombe un peu dans le piège de prendre ce cliché à rebours, oubliant la subtilité de son travail chez Image pour démarrer sa série Marvel presque immédiatement par une scène amenant son héros à coucher avec une demoiselle accostée dans un bar. Et le fait de raconter en parallèle des flash-backs de son enfance n’arrangent rien, le récit sentant le réchauffé de la première à la dernière page.

Quand au style réaliste du dessinateur italien Marco Checchetto (The Punisher, Avengers World), bien que plaisant aux yeux, il s’avère en dessous du niveau d’excellence auquel le titre nous a habitué au fil des décennies. On dirait du Patrick Zircher, à peine supérieur à ces artiste de remplissage que Marvel et DC engage en freelance.

On aimerait se consoler avec les superbes couvertures peintes de Julian Totino Tedesco, cover-artist attitré de la série, mais ce n’est qu’un trompe l’œil qui ne justifie absolument pas les 5 dollars du comic.

Alors je suis certain qu’une partie du lectorat y trouvera son compte, après tout, les références au passé, ainsi qu’à la série télévisée annulée. sont si nombreux que tout le monde semble susceptible d’y trouver son compte. Mais c’est justement là où le bas blesse, car Daredevil n’est pas un titre comme les autres, c’est un drame humain sans égal dans l’histoire des comics de super-héros et dont la psychologie des ses fascinants personnages (jamais vraiment bons ni  complètement mauvais) a toujours été l’une des grandes forces.

Note: après avoir lu les six épisodes suivants, je reviens grandement sur cette chronique. je ne vais pas la réécrire mais l’ensemble est largement supérieur à ce que je pensais, tant au niveau de l’écriture que du dessin. Comme quoi, il fallait peut-être simplement s’accrocher et ne pas en attendre autre chose qu’un bon comic à suivre chaque mois.

 

https://www.marvel.com/comics/issue/71553/daredevil_2019_1

 

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